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      le 11/10/2022

      Volontariat franco-allemand : deux jeunes partagent leur expérience

      Kim Charlotte Amelung (22 ans) et Clément Bacholle (22 ans) découvrent actuellement la vie quotidienne de leur homologue : tous travaillent pour les  villes de Münster et d’Orléans par le biais du « Volontariat franco-allemand des collectivités territoriales » pour une durée d’un an. Leur mission se concentre en particulier sur le jumelage entre les deux villes. Découvrez leur témoignage.

      Beaucoup de jeunes veulent acquérir des expériences à l'étranger, mais ces destinations sont souvent beaucoup plus lointaines. Pourquoi êtes-vous allé "au coin de la rue" à Orléans en France / Münster en Allemagne ?

      Kim Amelung : Lors de ma scolarité, j’avais déjà eu des expériences à l’étranger dans un pays plus lointain, au Brésil. J’y ai vécu pendant un an et j’ai développé mon intérêt pour les différentes cultures et les langues. Cette fois-ci, je ne souhaitais pas seulement avoir juste une expérience à l’étranger, mais je souhaitais plutôt m’engager pour des coopérations et des rencontres internationales. C’est mon intérêt pour la vie à la française, la langue ainsi que le jumelage entre Münster et Orléans qui m’ont amené « au coin de la rue » à Orléans.

      Clément Bacholle : Je ne pense pas que les jeunes Français ou Allemands partent si souvent à l'étranger hors d'Europe pendant leurs études. La plupart vont dans une grande ville européenne comme Paris, Berlin ou Barcelone dans le cadre du programme Erasmus. Je pense cependant que le choix de partir dans une petite ou moyenne ville plutôt que dans une grande ville mondialisée est beaucoup plus exotique ou typique. Personnellement, j'ai choisi Münster parce que je ne connaissais l'Allemagne qu'à travers Berlin ou Munich, qui sont toutes deux des grandes villes très cosmopolites. Je voulais vraiment découvrir une autre Allemagne, celle des villes moyennes, plus authentique et dans laquelle je me sentirais plus à l'aise. De plus, la Westphalie est une région que je ne connais pas du tout, et je suis très heureux de la découvrir.

      Avez-vous subi un « choc culturel », c’est-à-dire des particularités inattendues ou des choses surprenantes, au cours de votre premier mois sur place ?

      Bacholle : J'ai déjà vécu un an à Berlin et je n'ai pas été particulièrement surpris. Peut-être par une chose : l'omniprésence des vélos ainsi que les parkings à vélos qui me semblent très modernes. En ce qui concerne la langue, je n'ai pas eu trop de problèmes à comprendre l'allemand et je m'exprime bien, même si je rencontre encore quelques difficultés. Cependant, on peut toujours tomber sur des expressions que l'on ne comprend pas forcément.

      Amelung : Comme j’étais déjà partie en France pour un semestre Erasmus+ à Montpellier, je connaissais déjà des aspects typiques de la culture française et c’est pour cela que je n’ai pas vraiment subi un « choc culturel ».

      Les premières semaines ressemblent-elles un peu à des vacances entrecoupées de mission de travail – ou ces choses nouvelles sont-elles une source de stress ?

      Amelung : Au début, il y a certainement beaucoup de choses à faire qui peuvent être stressantes, mais c’est plutôt la partie administrative. Toutes les autres choses nouvelles, comme les amitiés, la ville et les expériences en général ne sont pas une source de stress pour moi. En ce qui concerne les vacances, cela dépend un peu de la définition. Je travaille sept heures par jour, ce qui n'est pas des vacances en soi. Malgré cela, le charme d'une ville française éveille toujours en moi un sentiment de vacances.

      Bacholle : Il est vrai qu'on n'est pas soumis à la même pression qu'un employé ou un stagiaire. On a moins de résultats à obtenir et on ne travaille pas mal (24 heures par semaine pour ma part). Certes, ce n'est pas à nous de faire le travail d'un employé de la mairie, mais on garde quand même un rythme de travail en étant présent tous les jours au bureau. Nous portons différents projets qui demandent chacun un certain investissement. Bref, malgré les apparences, je suis bien occupé.

      Vous êtes-vous déjà intéressé aux jumelages et à leurs thèmes avant ?

      Bacholle : Je savais qu'il y avait un jumelage de villes, mais je ne m'étais jamais intéressée à la manière dont ce lien pouvait se concrétiser. Avant de postuler au service civique, je ne savais même pas qu'il y avait autant de projets entre les villes jumelées.

      Amelung : Avant mon volontariat, je ne m'étais malheureusement pas encore penchée sur les jumelages. Il n’y a pas de raison concrète pour cela, je ne savais tout simplement pas grand-chose à ce sujet.

      Avec le regard d'aujourd'hui: Pourquoi un tel échange est-il important ?

      Amelung : Les échanges importants que permettent les jumelages sont nombreux. C’est d’un côté un échange linguistique et culturel qui permet d’apprendre des choses sur l’autre pays et d’acquérir une ouverture sur le monde et des compétences interculturelles. D’un autre côté, c’est aussi un partage d’expériences professionnelles qui permet d’échanger sur des sujets d’actualité, comme par exemple la mobilité dans la ville, où les deux villes peuvent certainement apprendre l’une de l’autre. Mais il y a encore d’autres possibilités d’échanges. Tout cela permet de renforcer l’amitié franco-allemande, de transmettre le sentiment d’unité européenne et de contribuer ainsi à la paix.

      Bacholle : Le jumelage entre une ville française et une ville allemande, Münster et Orléans, permet à mon sens de porter la coopération franco-allemande dans le cadre de l'Union européenne à un niveau plus local et plus concret pour les citoyens. C'est une manière moins abstraite de faire vivre le partenariat entre les deux pays, en portant des projets qui concernent les citoyens et en mettant en avant des problématiques qui les touchent directement. Des réflexions sur les transports, le recyclage ou les échanges entre les lieux de mémoire et de culture dans chaque ville en sont des exemples.

      Vous souhaitez renforcer ce jumelage et le soutenir par des projets et des actions pendant toute une année – qu’avez-vous prévu ?

      Bacholle : Nous n'en sommes qu'au début de notre service volontaire, mais quelques projets se mettent déjà en place. Kim et moi souhaitons organiser un événement dans le cadre des journées franco-allemandes en janvier. Je vais aider le bureau international à organiser les "Twin City Games Münster", au cours desquels des délégations de jeunes de chaque ville jumelée de Münster traitent différents thèmes liés au jubilé de la paix de Westphalie dans le cadre de jeux sportifs.

      Amelung : J'aimerais bien développer un nouveau projet en coopération avec Clément dans le cadre de la journée franco-allemande, pour lequel les idées évoluent peu à peu.

      Qu’est-ce qui caractérise Münster/Orléans, à ce jour, de votre point de vue personnel ?

      Bacholle : Ce qui caractérise Münster de mon point de vue, c'est premièrement le vélo et deuxièmement les églises. C'est très simple : il y a des vélos et des églises partout. Ce sont pour moi des points très positifs, car le fait de pouvoir se déplacer aussi facilement et partout à vélo me donne vraiment un sentiment de liberté et le nombre d'églises témoigne également d'un patrimoine architectural extrêmement riche qui a pu être mis en valeur malgré les destructions de la guerre.

      Amelung : Ce qui caractérise actuellement Orléans pour moi personnellement, ce sont les nombreuses gentilles personnes que j’ai rencontrées ainsi que les belles rues et la place du Martroi que je la traverse à chaque fois que je quitte mon appartement, qui se trouve au cœur d'Orléans. Je suis sûre qu'il y aura des choses à ajouter dans les semaines et les mois à venir.

      Avez-vous déjà le courage de faire une longue visite guidée pour des amis dans votre pays d'adoption ?

      Amelung : Comme je ne suis là que depuis deux semaines, je n'ai pas encore vu tout ce qu'il y a à découvrir à Orléans. C'est la raison pour laquelle je préfèrerais repousser la visite guidée de la ville d'un mois. J'ai encore beaucoup de choses sur ma liste que j'aimerais découvrir avant.

      Bacholle : Je ne suis pas sûr d'être prêt pour une longue visite guidée, mais en tant que passionné d'histoire, je me suis déjà un peu penché sur celle de Münster et en trois semaines, j'ai visité les principaux monuments de la ville et quelques musées. Je pense que je pourrais faire un petit tour du centre-ville avec quelques commentaires.

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      En savoir plus :

      Clément Bacholle :

      Il apporte son aide au service de naturalisation de la mairie, conseille sur les questions de procédure juridique et participe également  aux échanges avec les villes jumelées de Münster, surtout avec Orléans. Clément Bacholle (Lyon, France) est un Münstérien à temps partiel depuis plus d’un mois. Le jeune homme a étudié le droit à la fois à l'Université Humboldt de Berlin et à l'Université Paris Panthéon-Assas, avec en ligne de mire le double diplôme, c'est-à-dire un diplôme français et allemand équivalent. Pendant les premières semaines, il a été hébergé dans une famille d'accueil et il récupère désormais la chambre de Kim Amelung, qui passera un an à Orléans. Au sein de l'administration municipale de Münster, il accompagne le travail du Bureau des Services aux Citoyens et au Conseil, mais participe également aux activités du Bureau International.

      Kim Charlotte Amelung :

      Avant de venir à Orléans, Kim a déjà séjourné à l’étranger mais elle emmène avec elle une grande part de sa patrie münsterienne : Kim Charlotte Amelung a 22 ans et vit dans une colocation au cœur d'Orléans, la ville jumelle de Münster. La Münsterienne – étudiante à l’Université de Münster en français et espagnol et, avant d’être partie en France, assistante étudiante au Centre de Langues de l’Université de Münster - développe sur place des projets de jumelage, en particulier entre Orléans et Münster, et ce en coopération avec son homologue local Clément Bacholle.

      Le programme d‘échange :

      Les objectifs du Volontariat sont entre autres le développement de nouveaux projets Franco-Allemands, le renforcement de la mobilité de jeunes européens, mais surtout : redonner aux jumelages existants une signification plus importante, voire nouvelle. Le Maire de la Ville de Münster, Markus Lewe, et son département apportent tout leur soutien à cette initiative: „Le jumelage entre Orléans et Münster existe depuis plus de 60 ans. Cette amitié de longue date se matérialise de différentes manières. C’est déjà la troisième fois que la Ville d‘Orléans recrute une volontaire franco-allemande –c‘est un signe important non seulement pour les relations franco-allemandes en général, mais aussi très concrètement pour les initiatives du partenariat et l’amitié entre nos deux villes, Münster s’est également engagé avec un appel à candidature.“ (traduction de l’allemand)

      Le programme est organisé et coordonné par l’Office franco-allemand pour la Jeunesse (OFAJ) et par l’AFFCRE (Association française du Conseil des Communes et Régions d’Europe). Le prochain appel à candidature pour l’échange 2023/24 aura, selon les prévisions, lieu en février/mars de l’année prochaine. Les volontaires bénéficient d'une sécurité sociale, d'un soutien financier de la part de l'État français et de la collectivité territoriale concernée, mais aussi de prestations en nature et d'une aide pratique pour organiser leur nouveau quotidien. Plus d'informations sur https://volontariat.ofaj.org/fr/.

       Photos : Ville de Münster et d’Orléans