Après une première partie emmenée par le prometteur Sam Sauvage, et une longue attente, enfin Eddy se crashe sur la scène du Zénith d’Orléans, surchauffé, avec des fans prêts à vibrer à l’unisson avec leur idole. Dans un décor de cinéma, il débarque en James Dean des temps modernes, dans une voiture accidentée et un décor hollywoodien, palmiers et fête foraine au loin. L’atout cœur Eddy a la fureur de vivre, de chanter, et il va le démontrer pendant plus d’une heure et demie.
« Nos larmes qui scintillent saillantes tel un glaive… ». Gladiateur gainé dans sa tenue de lumière, Eddy entonne à capella son titre Crash <3, de sa voix limpide, de son phrasé unique, reconnaissables entre tous. Pas de casse, que du love... Le ton est donné : le chanteur va attraper les rêves et accrocher les cœurs dans une tempête de poésie et d’amour. Sur ce panneau publicitaire posé sur le bord de la route, Eddy est comme un poisson dans l’eau. « Cultivez votre singularité », crie-t-il au public avant d’enchaîner sur les titres de son troisième album, hymne à l’amour fracassé, ode aux êtres cabossés, comme Sugar Daddy.
Les musiciens, le drone et la piano-voiture sont en place. « Je vis mon rêve, ma meilleure vie ! ». Tel un grand enfant ébahi, des étoiles dans les yeux, l’artiste partage son rêve avec le public orléanais ce soir - « les énergies sont positives à Orléans ! » - et lui fait même chanter du Britney Spears. Eddy se livre à cœur ouvert, se met à nu, avant de livrer ses gros tubes comme Kid, uppercut foudroyant. Les fans sont KO debout !
Un peu de douceur dans ce monde de brut et de paillettes, Eddy pose des notes sur son piano et livre une performance poignante de son duo avec Juliette Armanet, avant d’enchaîner sur son titre magique et mélancolique Pause. Une parenthèse enchantée partagée sur scène avec deux fans qui finit… par une demande en mariage. « Orléans, vous êtes surprenants ! », se livre Eddy avec émotion, un temps bouche bée, avant de reprendre un show plus fracassant que jamais. Le décor change, des murs apparaissent qu’Eddy, en pleine mue, va s’employer à faire tomber. Sensible, touchant, plus beau que jamais, le chanteur se remémore des souvenirs et enchaîne les tubes, Fête de trop, Maison, Instable, Bateaux-Mouches, comme d’autres enfilent des perles... La soirée file trop vite.
« Quand j'étais personne, pleins de p'tits taffs d'automne, J'rêvais d'idoles, je me voyais déjà en haut. Quand j'avais personne, qu'une soif qui déborde. J'rêvais des tonnes, j'me voyais déjà en haut et c'était beau. » Le kid devenu roi a réalisé ses rêves. C’est finalement notre cœur qu’Eddy de Pretto a crashé hier soir, avec un peu - beaucoup - de LOVE’n’Tendresse. Sa plus belle victoire.
E.Cuchet