Une anomalie de l’histoire des territoires enfin corrigée. Orléans, aire urbaine de plus de 400 000 habitants, n’avait pas de CHU. Ce jeudi 12 octobre 2023, en présence de Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, et de Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l’Organisation territoriale et des Professions de santé, l’hôpital d’Orléans a changé de dimension en devenant « centre hospitalier universitaire », le 33e de France. Cela ne s’était plus produit depuis 1977 !
Il n’y a pas de fatalité lorsqu’il y a la volonté
« Pour cela, il y eut cette union sacrée des politiques de la région, souligne Serge Grouard, maire d’Orléans, président du conseil de surveillance de l’hôpital, et le respect de la parole donnée », celle de Jean Castex, Premier ministre, qui validait, en février 2022, la création d’un CHU à Orléans, portée ensuite par Elisabeth Borne, Première ministre. « S’en est suivice travail formidable réalisé par l’ensemble des acteurs du projet : les hôpitaux d’Orléans et de Tours, la faculté de médecine de Tours et l’université d’Orléans, les personnels hospitaliers et les services de l’Etat. Ce CHU est l’aboutissement de plus de 20 années d’efforts partagés, qui va nous permettre d’engager cette lutte contre la désertification médicale, c’est fondamental. Aujourd’hui, 500 000 habitants de notre région n’ont pas de médecin traitant. Mais il n’y pas de fatalité ; lorsque la volonté est là, il y a le chemin. »
Donner envie aux jeunes d’intégrer les formations médicales
En quoi cette évolution de CHR en CHU est-elle déterminante ? Parce que, comme l’indique Olivier Boyer, directeur général de l’hôpital d’Orléans, « le CHU est un amplificateur d’enseignement, de formation, de recherche, de soin et d’attractivité ». Très concrètement, entre 200 à 250 médecins supplémentaires vont pouvoir être formés ici, c’est ce dont la région a besoin pour relever le défi de la démographie médicale et renforcer, notamment, la médecine de ville. « Il faudra collectivement poursuivre cet engagement, observe Agnès Firmin Le Bodo, en donnant envie aux plus jeunes d’intégrer les formations médicales pour répondre aux besoins de santé de vos concitoyens. » En cela, « le CHU est un atout, poursuit Sylvie Retailleau, qui va permettre d’attirer plus, de former encore mieux et de fidéliser les jeunes qui vont étudier ici, en proposant des terrains de stage dans les hôpitaux de la région. »
« Nous avons besoin de cette recherche portée par les hôpitaux »
A cette dimension « enseignement » s’ajoutent deux autres, tout aussi essentielles : « la recherche » et « le soin ». Le CHU d’Orléans dispose d’un remarquable potentiel de développement de la recherche médicale, avec les 24 laboratoires de l’université et du CNRS. « Nous avons besoin de cette recherche portée par les hôpitaux, observe Sylvie Retailleau, pour pouvoir encore mieux répondre aux progrès et aux améliorations des soins dont les patients ont besoin. » Quatre axes prioritaires composent le projet hospitalo-universitaire défini par les médecins orléanais et tourangeaux, et l’université d’Orléans : immunité/inflammation/infection/sénescence ; vasculaire ; neurosciences ; et soins critiques, auxquels s’ajoute un axe d’excellence en enseignement : la chirurgie mini-invasive.
Des médecins formés et qui resteront sur notre territoire
La transformation est en marche. Sept professeurs d’université – praticiens hospitaliers ont été recrutés, l’objectif étant d’atteindre 25 PU-PH en 2025. A la faculté de médecine d’Orléans, 50 étudiants ont fait leur rentrée en 2e année, et elle compte grossir les rangs pour parvenir à des promotions de 200 médecins. « Cumulées à celles de Tours, nous atteindrons le niveau dont nous avons besoin pour le renouvellement de la médecine en Centre Val de Loire, c’est-à-dire, 500 médecins par an, indique Serge Grouard. Il y aura désormais ici, comme dans toutes les autres régions, deux CHU, de quoi permettre de réparer ce déficit structurel, avec des médecins formés et qui resteront sur notre territoire ».