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      le 27/03/2025

      Bruno Desplanques à la Collégiale : se perdre dans la peinture

      Bruno Desplanques, peintre, céramiste et plasticien, a les honneurs de la Collégiale St-Pierre-le-Puellier, du samedi 29 mars au dimanche 25 mai. Un art sans limite et une exposition pour se perdre, et se trouver à la fois.

      Sur cette photo, Bruno Desplanques, vêtu d’une tenue sobre composée d’un blazer noir, d’un t-shirt assorti et d’un pantalon beige, se tient debout au milieu d’une installation artistique immersive. L’espace, baigné de lumière naturelle, est une vaste salle aux hautes voûtes en pierre, évoquant l’architecture d’un édifice historique.  Autour de lui, de grands panneaux peints, aux couleurs et textures abstraites, créent une atmosphère entre nature et abstraction. Les tons oscillent entre des nuances de vert profond, de jaune doré et des touches plus sombres, conférant à l’ensemble une impression de paysage fragmenté. L’installation semble transformer l’espace en une œuvre vivante, où les visiteurs peuvent circuler et se laisser envelopper par les jeux de couleurs et de matières.  Le lieu, la collégiale Saint-Pierre-le-Puellier d’Orléans, offre un contraste saisissant entre l’art contemporain et la pierre ancienne, soulignant la rencontre entre patrimoine et création artistique moderne.

      Crédit : J.Puyo

      « Il y a une velléité de remplir l’espace, de ne pas avoir de frein, de peindre sans limite. » Bruno Desplanques.

      Pénétrer dans la collégiale aujourd’hui, c’est comme découvrir un lieu nouveau, à la fois transcendé et réinventé par l’exposition « Premier Désert » de Bruno Desplanques, artiste résident à Roubaix qui a découvert les lieux il y a quelques mois à peine…Dans cette nouvelle proposition de la Mairie d’Orléans qui casse les lignes habituelles, le parti pris esthétique et artistique - construit en étroit lien avec l’artiste -, est un véritable choc visuel et sensitif. 

      « Ce qui a intéressé le service culture, c’est, je crois, la manière dont j’installe les peintures en regard des lieux et en prenant compte du travail in situ de l’espace dans lequel il se place, raconte l’artiste. J’ai souvent exposé en extérieur, dans des jardins, des parcs, sur des façades en lien avec la nature. Ici nous sommes dans un espace essentiellement minéral, et c’était un enjeu de faire résonner le lieu et cette peinture remplie de paysages. Le rapport à l’architecture, à la construction est aussi essentiel dans mon travail. Dans cette idée d’artisan-constructeur, j’utilise de la peinture industrielle, la truelle de maçon pour peindre, le bois comme support… L’enjeu a donc été de trouver comment investir ce lieu, comment faire résonner mon travail à cette échelle. J’ai pu entreprendre d’augmenter une pièce qui existait déjà, ces panoramas agençables en spirale. Pour jouer encore plus avec ces travées et ce côté sinueux, rentrer dans un univers un peu plus immersif, j’ai doublé la surface de peinture et le panorama. » Trois mois de création intensive pour un résultat à couper le souffle, une immersion dans un paysage sans fin et sans limite, telle une forêt dans laquelle on pénètre physiquement et mentalement. 

      Un monde étrange et étranger

      Le titre de l’exposition « Premier désert » renvoie à une discussion avec un frère dominicain, également historien de l’art, qui a dit un jour à Bruno Desplanques : « La forêt, c’est le premier désert ». Les ermites allaient dans la forêt pour se retrouver, se ressourcer. La forêt est un lieu emblématique de la quête des origines, du commencement du monde, un lieu-refuge… comme cette exposition, finalement, qui offre au visiteur une expérience quasiment métaphysique, et mystique. 

      Dans cet espace pénétrable et sensitif, le spectateur, à la fois actif et contemplatif, se promène à l’intérieur de la peinture ; il perd ses repères, est comme submergé par le paysage qui se déploie autour de lui, sans frein et sans limite. La peinture - « Je ne peins pas ce que je vois, je peins ce que je pense » disait Picasso - paraît autonome, comme en liberté… « Je ne sais pas à l’avance ce que je vais peindre, révèle Bruno Desplanques, le chasseur de nuages. Je me laisse guider par le geste, par l’encre, comme dans la peinture orientale. »

      Des chemins, des profondeurs se dessinent dans ce labyrinthe à la « Alice aux pays des merveilles », où les courbes et les culs de sac viennent nous surprendre dans un jeu entre ombre et lumière, apparition et disparition, circulation et révélation… Au bout du chemin, l’on trouve une sculpture fantasmagorique, sorte de pierre philosophale, reflétant et contenant le monde dans un même mouvement, qui viendrait couronner une quête. Lancelot des temps modernes, le spectateur n’en finit plus de marcher, de chercher, de rêver…  Dans une traversée qui ne l’aura pas laissé indemne. 

      E.Cuchet 

      Exposition « Premier désert » de l’artiste Bruno Desplanques

      Collégiale Saint-Pierre-le-Puellier
      Cloître Saint-Pierre-le-Puellier, 45000 Orléans

      Du samedi 29 mars au dimanche 25 mai 2025

      Ouverture du mardi au dimanche de 14h à 18h, fermeture les lundis et jours fériés
      Renseignements du mardi au samedi de 14h à 18h : 02 38 79 24 85

      L’exposition présentée à la Collégiale, intitulée « Premier désert », présente une installation picturale immersive : une œuvre composée de 68 panneaux de bois peints assemblés par des charnières métalliques à la manière d’un paravent d’une longueur totale de 41 m. L’ensemble, déployé et réparti sous forme de courbes et contre-courbes au travers de la nef et des bas-côtés, ordonne un parcours inédit au sein de la Collégiale en offrant une nouvelle façon d’appréhender l’espace architectural. Il invitera les visiteurs à déambuler au cœur d’une vaste peinture panoramique évoquant des paysages sylvestres imaginaires et à percevoir la peinture elle-même selon différentes perspectives.

      Une sculpture polychrome ainsi qu’une sélection de peintures sur toile et de fixés sous verre seront également présentés.