« 10 jours sans écrans » est une opération nationale qui a lieu du 14 au 24 mai et qui a pour mission de sensibiliser les familles aux méfaits des écrans. Les crèches, les écoles et les centres sociaux de la Ville y participent. Au programme : campagne d’affichages, café des parents, ateliers parents-enfants, expositions, intervention de pédiatres, défis, Apéri’livres …
Les troubles oraux
Toutes les études le prouvent, les écrans sont délétères pour le développement de l’enfant, particulièrement chez les moins de 3 ans.
Des retards de langage sont constatés ainsi que de l’écholalie, qui consiste en la répétition des mots ou des fins de phrases en automatisme. « Ces enfants répètent ce qu’ils ont entendus dans le dessin animé. Quand on leur pose une question à choix, ils répètent la deuxième proposition, pas par choix, mais comme une répétition. Il peut aussi y avoir des enfants mutiques qui ne disent pas un seul mot à 4 ans. Mais mieux vaut un enfant qui ne parle pas mais qui comprend qu’un enfant qui parle mais ne comprend pas et répète », expliquait Anne-Lise Ducanda, médecin de PMI lors de sa conférence à la médiathèque de St Jean de la Ruelle le 1e avril 2023.
Développement moteur
Outre le langage, les écrans augmentent le risque de myopie à cause de la lumière bleue. Ces dernières années, ce trouble a été multiplié par 2. Ils encouragent à la sédentarité : « aujourd’hui, les adolescents font moins de sports que les retraités », déplore Anne-Lise Ducanda.
Chez les plus jeunes, un retard d’apprentissage, des évitements de regards, des troubles du sommeil, des mouvements répétitifs (le « flapping », ces mains qui battent en l’air ou le « spinning » qui consiste à tourner sur soi-même), le fait de rester fixé devant un miroir ou une fenêtre, une intolérance à la frustration ou un enfant qui de répond pas à son prénom sont des troubles régulièrement constatés face à la surexposition aux écrans.
Orléans fait la chasse aux écrans
« La ville d’Orléans a souhaité se rallier à la grande cause nationale concernant l’usage raisonné des écrans pour les enfants en impliquant ses directions et ses dispositifs éducatifs au déploiement d’un projet de sensibilisation à l’usage des écrans et à ses conséquences sur le développement de l’enfant (10 jours sans écrans) », se réjouit Régine Bréant, élue en charge de l’éducation, des connaissances, de la réussite éducative et des actions éducatives.
Les quartiers de La Source et de l’Argonne seront particulièrement ciblés par cette opération. Une affiche pour prévenir des risques des écrans sur les enfants de moins de 6 ans sera diffusée, et des sacs de jeux alternatifs aux écrans à destination des moins de 10 ans seront distribués.
Côté crèches, les initiatives sont nombreuses puisque les parents seront conviés à des cafés ou des ateliers afin d’échanger sur la thématique et proposer des solutions de remplacement.
Des animations plus originales seront mises en place comme des défis à réaliser en famille, un Apéri’livres avec lectures d’histoires aux bambins, des temps musicaux ou même des « zones sans écrans. »
« Les problématiques rencontrées en crèche liées à la surexposition aux écrans se retrouvent ensuite en maternelle. C’est pour cette raison que nous travaillons étroitement avec les services de l’éducation pour mettre en cohérence notre politique de lutte contre la surexposition aux écrans », détaille Gauthier Dabout, élu en charge de la Petite Enfance, des solidarités et de la Famille.
Isabelle Filliozat tient à souligner l’importance d’’une telle opération : « 10 jours c’est court mais c’est long en même temps : les enfants deviennent plus autonomes, s’investissent, sont actifs et peuvent réaliser les impacts (je dors mieux, je peux mieux faire ceci, …). Finalement, les écrans ça nous rends contents mais vivre en communauté, avec les autres et dans la nature, ça nous rend heureux. »